Description de la situation
Gisèle accompagne une élève de cinquième secondaire qui s’est présentée à son bureau en mentionnant qu’elle souffrait d’un trouble du spectre de l'autisme et qu’elle était dyslexique. Elle n’a pas eu accès au rapport diagnostique concernant cette élève et n’a donc pas pu vérifier cette information. Elle n’a pu savoir non plus si la jeune fille pouvait bénéficier d’accommodements et de mesures adaptatives particulières.
L’élève est allée voir la conseillère d’orientation pour préciser son choix de programme d’études, en vue de l’inscription qui aura lieu l’an prochain, et déterminer les ressources qui pourraient l’aider dans son cheminement scolaire. Deux rencontres ont eu lieu. L’élève s’intéresse principalement à trois programmes de formation technique : l’admission au premier est très contingentée, le deuxième semble l’intéresser un peu moins que les autres et le troisième représente son coup de cœur. Elle a déjà vécu une expérience de travail dans un domaine connexe à celui de ce dernier programme et elle mentionne avoir beaucoup apprécié cette expérience. Toutefois, elle souffre d’anxiété et il lui est arrivé de vivre une crise alors qu’elle travaillait. Son contrat n’aurait pas été renouvelé par la suite. Gisèle n’a pas plus de détails sur la manière dont se manifestent ses crises d’anxiété. L’élève mentionne que ses parents ne croient pas en ses chances d’obtenir un diplôme d’études collégiales (DEC). Elle dit ne pas bien s’entendre avec eux et espère même que ses études l’amèneront à quitter la maison. Elle pense s’inscrire à un collège privé pour bénéficier d’un encadrement, ce qui soulève toutefois des problèmes financiers. Elle se dit prête à suivre moins de cours par session pour pouvoir travailler pendant ses études.
Gisèle se sent un peu démunie par rapport à ces caractéristiques qu’elle connait peu. Elle accueille avec prudence les « étiquettes » et les diagnostics en matière de limitations. Elle mentionne qu’elle a besoin d’information sur les mesures particulières offertes dans les établissements collégiaux ainsi que sur d’autres sources d’aide potentielles (études, emploi et soutien financier dédié aux personnes présentant des troubles particuliers). Elle aimerait aussi savoir jusqu’où elle doit aller pour mettre en place le projet qui intéresse l’élève, jusqu’où elle peut l’encourager dans son rêve tout en tenant compte de ses limites, qui pourraient nuire à son insertion professionnelle dans le domaine visé. Plus précisément, Gisèle souhaite mieux établir les centres d'intérêt de l'élève et l'ensemble des possibilités qui s'offrent à elle, savoir comment mesurer le réalisme de ces possibilités et s'assurer d'intervenir adéquatement sur le plan éthique.
Pistes d'action
- Accéder à un rapport diagnostique récent, s'informer sur les médicaments prescrits à l'élève, obtenir un consentement à la divulgation de renseignements personnels pour être en mesure d’aller chercher de l’aide d’autres professionnels du milieu.
- Consulter un SEMO pour connaitre les programmes d'insertion professionnelle destinés aux personnes ayant des limites.
- Amener l'élève à verbaliser comment elle perçoit ses limites.
- Expliquer à l'élève les effets possibles de ces limites sur son insertion professionnelle.
- Prendre le temps d'ajouter des notes au dossier de l'élève sur le processus d'orientation et le déroulement des rencontres.
- Vérifier auprès de l'élève comment se manifeste son anxiété et ce qu'elle fait pour la gérer.
- Explorer d'autres occupations de domaines connexes à celui que l'élève favorise, mais qui ne sont pas aussi exigeantes.
- Vérifier la possibilité de suivre une formation portant sur l'intervention auprès de personnes ayant des problèmes de santé mentale.