Description de la situation
Conseillère d’orientation de formation, Sandrine occupe un double rôle professionnel au sein d’un établissement. Elle accompagne une jeune fille de cinquième secondaire venue la consulter à la suite d’une peine d’amour. Elle la décrit comme étant très volubile et impulsive. Cette élève a été adoptée et on a diagnostiqué chez elle un trouble déficitaire de l’attention. Elle présente une habitude de consommation de cannabis. Son réseau d’amis est très important à ses yeux et elle se plaît à dire qu’elle « fait partie de la gang ». L’obtention du diplôme d’études secondaires est toutefois incertaine en ce qui la concerne. Sa situation amoureuse retient beaucoup son attention : peine d’amour, triangle amoureux, reprise de la relation rompue, etc. Sandrine l’a d’ailleurs questionnée sur le respect qu’elle se porte à elle-même dans ses relations amoureuses.
Ayant manifesté des idées suicidaires, la jeune fille a été hospitalisée. Sandrine s’inquiète pour elle, notamment au regard de certains comportements d’automutilation, d’impulsivité et de colère. Les parents de la jeune fille sont également inquiets et se questionnent sur son choix professionnel. Les relations familiales sont tendues, notamment sur le plan du respect des règles et aussi en raison de la tristesse occasionnée par le deuil de sa grand-mère, dont elle était très proche. Cette élève se dit confiante par rapport à son avenir malgré ses échecs et son manque de mobilisation dans son projet professionnel.
Sandrine se questionne sur les capacités et la disposition d’une élève vivant une telle situation pour ce qui est de faire un choix d’orientation. Elle se demande jusqu’où elle doit intervenir : « Est-ce que nous devons prendre les élèves par la main dans un contexte où la mobilisation est absente? »
Pistes d'action
- Revenir sur le but premier de la visite de l'étudiante.
- Établir clairement les limites de l'intervention en orientation.
- Planifier le processus d'orientation de manière concrète avec la jeune fille.
- Vérifier ce que l'élève souhaiterait travailler en premier et la mobiliser en ce sens.
- Questionner l'élève sur ses choix et vérifier comment elle se sent au regard de ses limites et du contrôle des adultes, dont ses parents et le personnel de l'école.
- Sur le plan organisationnel, préciser son mandat en tant que professionnelle pour clarifier son double-rôle et ses allers-retours dans l'équipe multidisciplinaire.