Description de la situation
Érika accompagne un jeune garçon depuis près d’un an à la demande de l’orthopédagogue de son établissement. Ayant remarqué des signes physiques de fatigue chez lui et à la suite de révélations de sa part selon lesquelles il éprouverait des difficultés de sommeil, elle le dirige vers le psychologue du cégep. Érika l’a aidé lorsqu’il a changé de programme d’études et de collège et qu’il a fait une demande d’admission à un programme préuniversitaire.
Le jeune homme est le cadet d’une famille de trois enfants; il a été adopté en bas âge. Ses parents et ses deux frères, plus âgés que lui, occupent tous des emplois qui nécessitaient une formation universitaire. La famille vit dans un quartier aisé. Le jeune homme perçoit les exigences familiales comme étant élevées, mais il affirme que ses parents ont l’esprit ouvert. Il vit dans une résidence étudiante et il est heureux de revoir ses parents les fins de semaine. Néanmoins, il tient beaucoup à sa nouvelle autonomie. D’ailleurs, il compte habiter un appartement l’an prochain. Il s’est fait de bons amis au secondaire, qu’il revoit de temps en temps.
Son parcours scolaire a débuté par des années heureuses au primaire, alors qu’il fréquentait une école privée. À la suite d’échecs en français en sixième année, il a reçu un diagnostic de dyslexie et ses parents l’ont inscrit dans une école secondaire spécialisée pour les élèves présentant des difficultés d’apprentissage et de comportement. Il a changé d’école l’année suivante, soit en deuxième secondaire, et cela a été vécu comme un choc important. Sur le plan scolaire, ses bons résultats lui permettent de passer directement de la deuxième à la quatrième secondaire. Ses années au secondaire ont été marquées par une expérience d’intimidation et deux épisodes de troubles mentaux.
Érika décrit cet étudiant comme un jeune homme ouvert mais qui lui glisse parfois entre les doigts ou qui rejette l’aide offerte. Elle collabore avec un psychologue et un orthopédagogue. Le psychologue a posé un double diagnostic de trouble de la personnalité limite et de trouble de l’attachement et a orienté le jeune homme vers un psychiatre. Érika trouve que la collaboration est bonne au sein de l’équipe multidisciplinaire. Elle s’inquiète toutefois pour cet étudiant. Elle craint que son choix de carrière ne corresponde pas à ce qu’il désire vraiment, mais reflète plutôt l’influence familiale. Elle s’inquiète aussi de la possibilité qu’il vive d’autres déceptions ou souffrances comme par le passé. Elle a peur qu’il abandonne ses études. Elle craint de ne pas aller assez en profondeur dans son intervention.
Pistes d'action
- Demander au jeune de préciser sa demande d'aide.
- S'assurer que l'étudiant éprouve encore des besoins d'orientation scolaire et professionnelle.
- Utiliser l'approche centrée sur les schémas de Young, la technique du génogramme ou des outils comme celui intitulé Devenir.
- Mieux cerner son rôle professionnel au sein de l'équipe multidisciplinaire;
- Discerner les faits concrets et le bruit parmi les informations reçues, reconnaitre les éléments qui sont pertinents pour le processus d'orientation.