Description de la situation
Kathleen anime une série de cinq ateliers offerts à un groupe composé d’une quarantaine d’étudiantes et d’étudiants âgés de 17 ans, parmi lesquels se trouvent un peu plus de garçons que de filles et dont la moyenne générale au secondaire est de 72 % (dossier scolaire moyen). Ces jeunes sont inscrits à la session d’accueil et d’intégration, car ils doivent réussir certains préalables du secondaire avant de s’inscrire au programme d’études collégiales de leur choix. Ils ont en général peu d’expérience du marché du travail. Leurs besoins à leur arrivée au collégial sont de s’intégrer au collège, d’y trouver des repères et d’y développer un sentiment d’appartenance. En tant que jeunes adultes, ils font l’expérience d’une liberté nouvelle qu’ils doivent apprendre à concilier avec les exigences des études collégiales.
Dans les ateliers qu’elle anime, Kathleen se sert d’un matériel développé par ses collègues. Toutefois, elle a élaboré un premier atelier qui porte sur la transition secondaire-collégial, les clés de la réussite au collégial et la gestion du temps. Cet atelier est offert au cours de la deuxième semaine, soit dès l’entrée au collège. Il vise à sensibiliser les étudiantes et les étudiants aux exigences des études collégiales (ex. effort à fournir, délai de quinze semaines pour réussir) et à tenter de pallier l’échec scolaire, qui est plus élevé au cours de la première session, voire de la première année au collégial. Tous les ateliers donnés par Kathleen sont obligatoires, mais l’absentéisme augmente à mesure que la session avance. Une évaluation globale des ateliers effectuée en fin de session montre une satisfaction relative chez les étudiantes et les étudiants : certains sont satisfaits, d’autres moins. Kathleen affirme qu’elle dispose de toute la latitude professionnelle voulue pour revoir le contenu des ateliers.
Observant l’intérêt inégal des étudiantes et des étudiants pour le premier atelier (des jeunes dorment littéralement sur leur bureau) et l’anxiété qu’il suscite chez une étudiante en particulier, entre autres, Kathleen se questionne sur sa pertinence et son utilité. Elle ne le considère pas comme très dynamique et, à bien y songer, les autres ateliers non plus. Elle souligne toutefois ses forces dans l’animation de groupe : bonne préparation, efficacité, écoute des jeunes, utilisation adéquate de l’humour, interventions empreintes de douceur. Mais l’animation de groupe lui pose aussi un certain nombre de défis : elle doit déployer beaucoup d’énergie, elle se sent moins à l’aise pour improviser ou intervenir de manière spontanée, elle juge que sa voix est faible et elle doute de ses interventions. Kathleen se questionne sur la pertinence de ses ateliers et leurs contenus. Elle se demande si d'autres activités pourraient être développées.
Pistes d'action
- Vérifier si les ateliers sont donnés au bon moment. Par exemple, les étudiants ne sont peut-être pas prêts à suivre l'atelier sur la transition dès leur arrivée au collégial.
- Faire de la coanimation.
- Considérer la possibilité de scinder le groupe en deux ou d'offrir un atelier facultatif à ceux qui manifesteraient un intérêt ou un besoin réel.
- Ajouter une activité qui donne l'occasion aux jeunes de valider leur choix d'orientation.
- Inviter une étudiante ayant amorcé ses études par la session d'accueil et d'intégration et qui a effectué positivement sa transition vers le collégial pour témoigner de son expérience (modèle).
- Opter pour des modalités d'animation qui mettent les étudiants en action (ex. théâtre-forum).