Description de la situation
Marjorie accompagne deux étudiants qui, de prime abord, semblent partager cette problématique de l’indécision, complexifiée par l’anxiété. Marjorie trouve ces deux jeunes fort attachants. Elle est à l’aise avec leur indécision. Toutefois, devoir composer avec leur anxiété lui pose problème, dans la mesure où elle la capte et ne sait trop comment y répondre. Marjorie a un cas particulièrement difficile.
Cet étudiant a 19 ans et il en est à son troisième processus d’orientation depuis le secondaire. Il est passé d’un programme technique à un programme préuniversitaire. Il est en voie de décrocher le diplôme auquel ce programme conduit et pourrait être en mesure de faire une demande d’admission à l’université. Mais sa cote R est plutôt faible, ce qui limite les choix de programmes d’études possibles. Il manifeste un intérêt et des aptitudes pour les arts (le dessin). De plus, il est tourné vers les autres, à l’instar des membres de sa famille, qui font carrière dans le domaine de la relation d’aide. Il cherche toutefois une profession plus originale par rapport à sa famille. Il a peu d’expérience du marché du travail; dans un emploi qu’il a occupé, les choses ont plutôt mal tourné. Il affirme connaitre ses champs d’intérêt, mais il éprouve de la difficulté à les nommer. Sa créativité est un atout dans sa démarche d’orientation : il a dessiné avec beaucoup de détails comment il se sentait dans le processus de décision et Marjorie a utilisé son dessin en entrevue. La peur de se tromper dans son choix de carrière est omniprésente chez lui, mais il ne regrette pas son changement de programme ni ne juge avoir fait erreur. Il veut explorer plus d’options. Selon Marjorie, sa confiance au regard de la prise de décision est déficiente et il demeure inactif. Le jeune homme affirme que ses meilleures décisions ont été prises sous le coup de l’impulsion. En corollaire, dans son choix d’orientation, Marjorie juge qu’il réfléchit trop. Elle a déjà tenté diverses interventions avec lui (ex. : dessin, écriture de la main droite, écriture de la main gauche). Elle évoque l’indécision chronique, alors que ni l’un ni l’autre programme ne semble lui convenir. Elle essaie simplement de suivre cet étudiant, mais ne sait trop quoi faire pour lui venir en aide.
Pistes d'action
- Questionner l'étudiant pour s'assurer s'il a réellement peur de se tromper, pour mieux comprendre sa situation.
- Amener l'étudiant à se projeter dans vingt ans.
- Présenter à l'étudiant un vaste éventail de choix possibles et en éliminer graduellement.
- Utiliser l'approche paradoxale : questionner l'étudiant sur ce qui pourrait arriver de pire s'il se trompait, faire un choix à sa place.
- S'interroger comme intervenant sur le type de carrière qui pourrait bien convenir à l'étudiant.